Alfortville (94), une Green House pour accélérer la transition des acteurs du territoire

Léa Tramontin, octobre 2019

Territoires-Audacieux

Dans la commune d’Alfortville (94), une initiative inédite a vu le jour : la Green House, ou maison verte. Mise en place autour des Objectifs de Développement Durable (ODD), celle-ci permet aux citoyens de se renseigner et de prendre part aux actions menées dans leur commune. C’est un lieu à la disposition de l’ensemble des acteurs du territoire afin d’accélérer la transition.

Pour en savoir plus, nous avons rencontré Khadija Ouboumour, élue au développement durable et au commerce équitable à Alfortville.

Avant de découvrir son interview, nous vous proposons un reportage vidéo d’introduction :

INTERVIEW

Pourquoi avoir créé la Green House ?

Nous nous sommes aperçus que deux événements par an pour aller vers les citoyens et les sensibiliser à l’écologie, c’est vraiment peu. Vu l’urgence climatique et humanitaire, il faut être disponible tous les jours. Nous avons choisi cette possibilité d’avoir une structure identifiable, par tous les citoyens, à tout moment de la semaine. Ils doivent pouvoir pousser les portes afin de se former et de s’informer. Nous avons des choses qui concerne la vie de tous les jours. Les impacts des produits chimiques par exemple. Les produits ménagers ou cosmétiques ont un impact sur la santé. Le citoyen a pris connaissance de tout ce qui est dangereux pour sa santé et pour l’environnement mais il manque d’informations, d’outils et de moyens. Par exemple les magazines généralistes qui donnent l’information ne sont pas accessibles à tout le monde. Un magazine comme « Que choisir ? » coûte 7€, ce n’est pas accessible à tout le monde. Nous en tant que territoire équitable, nous mettons ces informations à la disposition de tout le monde.

Concrètement, quel est le rôle de la Green House ?

C’est un lieu de sensibilisation, d’information et d’éducation. Elle est ouverte tous les jours jusqu’au samedi. Il y a deux temps forts. Le mercredi avec les « éco kids » pour recevoir les enfants afin de travailler sur l’éducation au développement durable avec des ateliers ludiques et pédagogiques. Puis le samedi est réservé aux éco-associations. Elles vont travailler sur les questions du développement durable pour sensibiliser les citoyens avec des ateliers et des expositions.

Depuis quand avez-vous inclus les Objectifs de Développement Durable dans la ville ? Comment les réalisez-vous au niveau local ?

Notre engagement date de 2008. Nous avons commencé à travailler sur l’objectif numéro 8 qui est celui du travail décent et du commerce équitable. À partir de là, nous sommes passés sur la question des OMD (Objectif du Millénaire pour le développement) et aussi en pilote a niveau du ministère de la transition énergétique avec les ODD. Aussi, nous souhaitons montrer aux autres que c’est possible d’atteindre ces objectifs, de s’engager et d’adapter ces ODD au niveau local. On veut qu’il y ait une mouvance et des résultats en 2030. Aujourd’hui sur Alfortville, nous nous focalisons sur quatre ODD : le numéro quatre avec le label éco école, le quatorze autour de la vie aquatique de la Seine et de la Marne, le 17 pour construire les partenariats sur le long terme pour développer ces objectifs-là. Pour le moment, nous travaillons sur ceux-là jusqu’à fin 2020 et nous enchainerons avec les autres par la suite.

Vous êtes-vous inspirés d’une autre commune ?

Il faut dire que nous sommes la seule ville qui a initié ce type de projet autour des ODD en France. Pour nous, c’est aussi une expérimentation de dire : « c’est possible ». Quand il y a une volonté politique et un engagement de la ville, les gens suivent. C’est ce que nous avons fait autour du label Territoires de commerce équitable et c’est pour cela que nous souhaitons créer un groupe des territoires des Objectifs Développement Durable. Avec d’autres élus (bien-sûr après mars), nous allons constituer un comité de pilotage pour inciter d’autres collectivités à s’engager dans la mise en place de ces ODD.

Quel budget est consacré à la Green House ?

C’est un temps plein. Aujourd’hui, en tant qu’élue, je travaille sur des permanences pour pouvoir relayer l’information sur ce qui se passe au niveau de la ville politiquement et aussi sur l’histoire de notre engagement sur les OMD et les ODD. Il y aura aussi la chargée de mission qui travaillera avec un animateur sur les ateliers et des associations qui travailleront bénévolement le samedi pour sensibiliser les citoyens. Donc c’est un temps plein car nous sommes ouverts du lundi au samedi sur des horaires de la mairie, avec un chargé de mission pour accompagner. Donc c’est un budget. Je vois aussi la présence et la disponibilité pour pouvoir ouvrir l’information à tous.