Les occupations de terres urbaines: l’illégalité tolérée voire encouragée

Henry Godard, 2003

Faute d’être capables d’organiser l’urbanisation nouvelle, pour les populations les plus pauvres, dans le cadre de leur droit positif, certaines Autorités des pays du Sud en viennent non seulement à composer avec les « invasions de terres » (organisation de squats fonciers à grande échelle), voire à les encourager en sous main.

Le champ de l’illégal recouvre à la fois les activités frauduleuses et les stratégies informelles de survie mises en place par les populations les plus démunies pour travailler, se déplacer, accéder aux services de base et se loger. Les gouvernements des tiers mondes, n’ayant ni les ressources financières, ni toujours la volonté de satisfaire les besoins élémentaires des populations, se sont engagés dans les voie de la tolérance, voire de la « légalisation » de l’illégal. Depuis les années 1950, l’urbanisation accélérée est l’un des principaux défis que doivent relever les Etats des tiens mondes. L’Amérique latine et le Bassin caraïbe n’y échappent pas. Existe-t-il un « modèle » de l’évolution des politiques foncières des Etats ainsi que de la production du sol urbain et de l’espace bâti en Amérique latine? Certains pays s’en écartent-ils? Les dynamiques urbaines doivent impérativement être appréhendées à la lumière de leurs dimensions politiques sous jacentes, qu’elles fassent intervenir des acteurs institutionnels ou des associations de citoyens.

Références