Prendre en considération l’eau dans les projets urbains

2018

Dans leur conception, les projets urbains, entendus comme la production matérielle de la ville (construction de logements, de locaux d’activités, aménagement des espaces publics, réalisation d’infrastructures…) sont de plus en plus appelés à considérer la question de l’eau sous des enjeux divers : qualité et préservation de la ressource, prévention des risques, limitation des coûts de gestion, valorisation paysagère, qualité de vie. Un concept « environnementaliste » de l’eau dans la ville se substitue ainsi progressivement aux concepts hygiénistes et hydrauliques jusque-là dominants. Avec lui, la maîtrise du cycle de l’eau en milieu urbain est mise en relation avec des questions de formes urbaines ; des techniques « à la source » introduisent une gestion plus décentralisée, un usage polyfonctionnel des équipements (hydrauliques et urbains). La question de l’eau remonte ainsi de plus en plus en amont des projets d’aménagement et y occupe une place plus transversale.

Cette approche holistique de l’eau dans le projet urbain offre une voie pour dépasser une vision centrée sur les seuls impacts forcément négatifs de l’urbanisme sur l’eau et de l’eau sur la ville (augmentation des risques d’inondation, augmentation des risques de pollution, pressions sur la ressource, détérioration des cours d’eaux…), ce qui constitue en soi un enjeu d’une « Classe d’eau » destinée à faire dialoguer des spécialistes de l’eau avec des urbanistes. En particulier, la gestion des eaux pluviales est devenue un enjeu majeur encore plus « diffus » à traiter que l’enjeu assainissement car il concerne de nombreux protagonistes.

Dans sa mise en œuvre, cette approche interpelle un nombre croissant d’acteurs de l’urbanisme, touchant des professionnels peu familiers de ces questions (promoteurs par exemple), maîtrisant mal les éléments techniques et méconnaissant les contraintes pesant sur les autres acteurs. L’un des enjeux de la foprmation est ainsi de parvenir à sensibiliser ces nouveaux « concernés ». Cela est rendu encore plus nécessaire que, depuis 2007, la gestion des eaux pluviales n’est plus une pièce obligatoire des dossiers de permis de construire.

L’objectif général du projet de formation et de la carte locale est ainsi de renouveler le regard des acteurs de l’urbanisme sur la gestion de l’eau et du pluvial en portant l’accent sur une vision intégrée des enjeux de l’eau dans le projet urbain. Il s’agit d’amener les acteurs à s’interroger sur leurs pratiques, à mesurer l’impact de la gestion de l’eau et du pluvial sur leur métier et domaines de compétences et à déterminer comment faire évoluer leur savoir-faire et leur vision vis-à-vis des projets urbains.

Le rôle de la carte locale dans cette formation est un rôle de journal de bord. Faisant partie de la famille des approches systémiques, cette carte locale permet de visualiser la complexité des relations, les interactions entre les métiers de l’urbanisme et de l’aménagement et les métiers de l’eau et de l’environnement, afin de mener à bien les projets. Elle aide à identifier les leviers existant qu’ils soient réglementaires, financiers, techniques… tout en ayant accès à des retours d’expériences, notamment ceux des visites de terrain.

La matrice de cette carte croise :

La carte locale regroupe de nombreux documents et retours d’expérience qui ont été ajoutés tout au long de la formation, formation qui s’est tenue de mars à juin 2018

Sources

4 case studies