Copenhague - Devenir la première ville neutre en carbone

Bilan de l’action climat des territoires

2018

Association Climate Chance (Climate Chance)

Depuis 2015, l’Association Climate Chance participe à la mobilisation dans la lutte contre le dérèglement climatique. Il s’agit de la seule association internationale se proposant de réunir à égalité l’ensemble des acteurs non-étatiques reconnus par l’ONU. Dans le but de renforcer leur action et crédibiliser les scénarios de stabilisation du climat, l’Association Climate Chance a lancé en 2018 un Observatoire mondial de l’action climat non-étatique, qui se donne comme objectif d’expliquer les évolutions des émissions de gaz à effet de serre, en croisant les politiques publiques nationales, avec les dynamiques sectorielles, les stratégies des acteurs privés, les politiques publiques locales, et les actions entreprises par les acteurs du territoire. Pour analyser la mise en cohérence des poli¬tiques publiques locales, Climat Chance propose un bilan des « mobilisations territoriales » à travers des exemples choisis de villes et de régions. Ici, Copenhague.

L’impressionnante diminution d’environ 38 % des émissions de GES entre 2005 et 2015 est majoritairement due au développement de la biomasse dans les systèmes de cogénération et à l’intégration de l’énergie éolienne dans le mix électrique. Le conseil municipal a adopté en 2012 son plan climat, le CPH Climate Plan 2025. Ce dernier, en voulant faire de Copenhague la première capitale neutre en carbone, se positionne comme l’un des plus ambitieux. Il est articulé en 3 phases (2013-16, 2017-20, 2020-25) et donne lieu, à la fin de chacune d’elle, à une évaluation et une redéfinition des priorités pour la période suivante. Quatre thématiques principales se partagent l’effort de réduction d’ici 2025, comme suit : consommation d’énergie (7 %), production d’énergie (80 %), mobilité et patrimoine (8 %) et compétences municipales (5 %). Pour chacune des catégories, des cibles et orientations plus précises sont définies. L’idée de cette dernière est de placer l’administration en tête de file des initiatives favorables.

L’AMÉLIORATION DU SYSTÈME DE CHAUFFAGE URBAIN ET LA TRANSFORMATION DU MIX ÉNERGÉTIQUE DE LA VILLE

Le système de production combinée de chaleur et d’électricité de Copenhague a été initié au milieu des années 1920 puis développé dans les années 1980. Il fournit aujourd’hui 98 % des habitations de la ville grâce à la chaleur produite par la production d’énergie et par l’incinération des déchets, mais reste la principale cause des émissions de Copenhague. Face à la dépendance aux prix des énergies fossiles (charbon, pétrole et plus récemment du gaz naturel), et aux problèmes de pollution de l’air, la ville développe l’utilisation des énergies renouvelables dans la coproduction d’électricité et de chauffage urbain. La réalisation de la phase 1 de son Plan Climat 2013-16 a permis la conversion de centrales de cogénération, et surtout de la centrale combinée d’Avedøreværket, au sud de la ville, convertie à 50 % à la biomasse fin 2016. La moitié du chauffage urbain produit pour le Grand Copenhague est ainsi aujourd’hui issu de combustibles neutres en carbone et le sera entièrement d’ici 2020. La transition du charbon vers la biomasse devrait contribuer à plus de 40 % de l’objectif de réduction des émissions de la production d’énergie et de chauffage d’ici 2025, qui est de 750 000 tCO2.

LE VÉLO AU COEUR DE LA STRATÉGIE MOBILITÉ DE COPENHAGUE

Les transports sont la deuxième source d’émissions de Copenhague, 68 % d’entre elles proviennent des voitures et 25 % des camions et fourgonnettes. Afin de les réduire durablement, la municipalité a décidé de renforcer sa politique de promotion des mobilités douces et vertes. Depuis 2010 les émissions issues du transport ont ainsi diminué de 9 % avec une augmentation de 12 % d’utilisation du vélo dans la part modale. En 2018, 41 % des déplacements incompressibles – travail et études- des copenhagois sont effectués à vélo, avec un objectif à 50 % en 2025. En novembre 2016 il circulait plus de vélos que de voitures dans la capitale danoise, 265 700 contre 252 600. Ce report modal vers le vélo est le résultat du plan « Autoroutes cyclables » lancé en 2012, qui a permis la construction de 350 km de pistes cyclables surélevées. En 2017 ce sont cinq nouvelles autoroutes qui ont été inaugurées. Les plans de construction des nouvelles pistes, qui représentent aujourd’hui 7 % de l’ensemble du réseau routier de la capitale, ont été pensés afin de permettre de rejoindre le centre-ville depuis les zones périphériques, principaux trajets effectués en voiture. Dans la deuxième phase 2017-2020 de son Plan Climat, Copenhague entend devenir la « meilleure ville au monde pour les cyclistes » en continuant d’étendre son réseau, en construisant de nouveaux parkings et en facilitant un peu plus l’intégration avec son système de transport en commun.

Références

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