PAP 64 : Habiter la terre : Bruno Latour et la démarche paysagère sur le grand site de Bibracte

Roger Goudiard, février 2023

Le Collectif Paysages de l’Après-Pétrole (PAP)

Soucieux d’assurer la transition énergétique et, plus généralement, la transition de nos sociétés vers le développement durable, 60 professionnels de l’aménagement se sont réunis en association afin de promouvoir le rôle central que les démarches de paysage peuvent jouer dans les politiques d’aménagement du territoire. Dans cet article, Roger Goudiard, administrateur du Grand Site de Bibracte et membre de PAP, rend hommage au grand savant et intellectuel Bruno Latour, et à l’inspiration qu’il a su apporter à la conduite et la gestion des projets sur le Grand Site de Bibracte.

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Au coeur du Parc naturel régional créé en 1970 sur le vieux massif granitique du Morvan, douze communes situées sur le territoire de la ville antique de Bibracte ont été labellisées Grand Site de France en 2007 en reconnaissance de la qualité de sa gestion par l’établissement culturel responsable des mille hectares du site archéologique et forestier, du musée et du centre de recherche archéologique européen 1. L’économie locale repose sur l’élevage à l’herbe et la forêt, à parts égales en termes de surface. Ces deux activités ont façonné un paysage fait de hauteurs boisées et de vallons bocagers reliés par un réseau de chemins que l’exode rural et une déprise agricole massive ont fossilisé au XXe siècle. La qualité de cet environnement naturel riche de multiples recoins intimes et la fréquentation du site archéologique de Bibracte comme de son musée soutiennent aujourd’hui une économie résidentielle caractérisée par l’injection de ressources venues d’ailleurs. Petit territoire de moyenne montagne engagé de longue date dans une expérimentation à taille humaine, le pays de Bibracte a donné naissance au fil des ans à un développement original fondé au départ sur l’archéologie. Autour de la ville gauloise enfouie sous la forêt du mont Beuvray, une démarche de connaissance et d’animation a pris forme au cours du temps, fondée sur le paysage entendu dans sa triple dimension d’écosystème naturel, de territoire habité par l’histoire, l’économie et la société des hommes, et objet d’attachement2. Cette approche permet de penser les interdépendances et la coviabilité des vivants, humains et non-humains, ceux-là même que Latour nomme terrestres.

Du paysage et de ses liens avec le terrestre de Bruno Latour

En rupture avec la façon dont la notion de paysage est restée longtemps identifiée, en France, avec une appréhension esthétique du paysage naturel, le projet de Bibracte, dernier des grands travaux du président François Mitterrand, a donné naissance à un projet novateur où s’exposait l’installation des hommes dans le milieu et sa durée constitutive. Le développement du site appelait une recherche archéologique qui s’effectua pas à pas. La restitution d’un paysage disparu, enfoui sous la terre, faisait irruption dans un vécu local qu’il importait d’explorer et de prendre en compte. Ravivant leur sentiment d’appartenance à un territoire habité, vécu et travaillé, l’exploration du paysage fantôme de la ville gallo-romaine pouvait-il venir nourrir l’attachement des habitants à leurs lieux de vie ? Quelles relations trouver entre un projet scientifique et les usages locaux d’une société rurale ébranlée par les aléas du siècle ? En explorant le sentiment patrimonial fait de l’attachement des habitants à des lieux habités, vécus et travaillés par les générations qui les ont précédés, on encouragea aussi la fréquentation du site gaulois et du musée. Un projet local de développement durable fondé sur la démarche paysagère s’est ainsi progressivement imposé à Bibracte, laboratoire d’expérimentation et d’innovation territoriale. Ce territoire intensément travaillé par les gestionnaires et les chercheurs a connu un temps fort au moment des confinements de 2020, quelques mois après la participation de Bruno Latour aux Entretiens de Bibracte-Morvan à l’automne 2019 3. Les Entretiens sont une conférence annuelle de territoire qui réunit, depuis les années 2000, les habitants, les élus, des acteurs associatifs et socio-économiques, des universitaires et des intellectuels. Les années précédentes, ces exercices d’anticipation ont bénéficié des éclairages conceptuels de Régis Ambroise et de Claude Chazelle sur le paysage, puis d’Etienne Le Roy sur le commun. A leur suite, le penseur du « terrestre » a développé l’idée, exposée en 2022 dans son essai La Nouvelle classe écologique, que les impacts de l’anthropocène imposent un changement de perspective radical. Pour faire face aux alertes de la science au sujet de la menace climatique et de l’érosion de la biodiversité, « l’inflexion décisive, c’est de donner la priorité au maintien des conditions d’habitabilité de la planète et non pas à la production » 4. Pour donner forme à cette intuition et avec la grande simplicité qui le caractérisait, Bruno Latour a embarqué deux cent personnes dans une méthodologie d’animation inspirée des cahiers de doléances de 1789 5. Ceux-ci avaient été élaborés village par village après de véritables diagnostics territoriaux participatifs. A leur image, Latour a proposé aux participants de réfléchir à leurs terrains de vie, à analyser ce qui les menace et quelles alliances nouer entre occupants, humains et non-humains, pour conjurer ces risques. Il leur a appris à repérer les attaches qui fondent nos relations d’appartenance et d’appropriation avec le milieu terrestre, nous rendant solidaires du devenir de nos territoires. Cette démarche d’« atterrissage » – pour faire écho au titre de l’essai qu’il venait de publier6 – et d’enfouissement « dans les mille plis du paysage » a séduit les auditeurs de Bruno Latour. Oubliant les raideurs dogmatiques, elle s’attache aux questions qui se posent au plus près du terrain, par une approche pragmatique toujours située, fondée sur la description fine de réalités plurielles, en partant systématiquement du vécu des gens, et en procédant par enquêtes.

Du confinement et de ses bienfaits

Après un premier temps de sidération face au surgissement d’un virus inconnu, sans médicament, sans vaccin, contraignant des pans entiers de l’humanité à se cloîtrer et mettant à l’arrêt l’économie mondiale, la rencontre avec Bruno Latour avait comme préparé Bibracte à l’inconnu de la pandémie. Pendant le sale temps des années 2020 et 2021 où des contraintes inédites rendaient tout à coup inouïes des libertés aussi banales que sortir de chez soi ou rencontrer les autres, un petit groupe de travail d’une vingtaine de personnes s’est constitué 7. Dans ce même temps où Bruno Latour écrivait un essai intitulé Où suis-je ? 8 dans lequel il évoque La métamorphose de Kafka, ce groupe s’est senti entrer dans un tel processus. Moins de six mois après la rencontre avec Bruno Latour, nous étions encore imprégnés de son volontarisme et de son optimisme. La crise sanitaire nous apparaissait dès lors comme la répétition générale d’autres crises à venir, d’essence climatique et biologique, auxquelles il importait de nous préparer. Réunissant les acteurs du territoire dans cette même interrogation, la rencontre avec Bruno Latour renouvelait notre vision du territoire comme notre implication dans le projet du Grand Site 9. Associant les différentes composantes de la population dans la perspective d’un destin commun lié aux réalités environnementales les plus proches du milieu de chacun, la rencontre avec Bruno Latour avait été préparée par d’autres actions. Depuis plusieurs années étaient conduits un diagnostic paysager piloté par le paysagiste Claude Chazelle 10 et une recherche-action animée par deux anthropologues de l’Université de Grenoble-Chambéry 11. La façon dont les habitants sont attachés à leurs lieux de vie avait ainsi commencé à se découvrir, ainsi que leur perception des paysages et leur relation au vivant, avec une sensibilité très forte aux impacts directs ou indirects de l’action humaine, telle la multiplication de coupes forestières brutales ou les menaces de la sécheresse sur la végétation et les ressources en eau. Chaque fois que cela avait été possible, les capacités d’innovation et d’adaptation des uns et des autres avaient été mises en lumière.

Après un an d’interrogations sur les manières de traduire concrètement ce sentiment d’appartenance territoriale qui nous unissait en une sorte d’incarnation de cette nouvelle classe écologique dont parle Bruno Latour, plusieurs initiatives ont été lancées à la mi-2021. Des projets de recherche-action sectorielle soutenus par des fonds européens ont ainsi été engagés avec nos partenaires de proximité déjà sensibilisés à la nécessaire adaptation aux changements climatiques : les chambres d’agriculture et la SAFER, pour animer la transition agraire ; l’ONF en inaugurant un laboratoire forestier ; les professionnels de l’accueil pour aller vers un tourisme patrimonial de proximité 12. Le défi de l’eau, « mère des batailles » du territoire, a fait l’objet d’une attention particulière dans un projet de recherche participative de l’Université de Bourgogne. En complément de toutes ces actions portant sur le paysage comme écosystème naturel et territoire habité, l’influence de Bruno Latour nous a amenés à nous intéresser très particulièrement au paysage comme objet d’attachement, trop souvent angle mort de l’action territoriale 13. Dans ce monde de crises sans fin dans lequel nous sommes entrés, Bruno Latour nous a convaincus de l’importance de mobiliser les imaginaires. « Au fond d’eux-mêmes, les gens ont bien compris qu’ils avaient changé de monde et qu’ils habitaient une autre Terre » 14. Il importait désormais que nous sachions « porter l’attention sur des pratiques qui favorisent l’engendrement nécessaire au maintien des conditions de vie » en complétant les approches des sciences naturelles et sociales par celle des arts vivants et des arts plastiques. En déclinant cette démarche et en l’ajustant aux défis propres à notre territoire, nous pouvions régénérer la représentation collective de nos terrains de vie comme celle de la place de chacun dans le groupe.

De l’agitation artistique à l’innovation territoriale

Nous postulions avec Bruno Latour que les gens sont disposés à prendre soin de leurs lieux de vie dès lors qu’ils y sont attachés. Les récents rapports du GIEC et de l’IPBES en appellent à une « gouvernance transformative » fondée sur cet attachement patrimonial. Pour le susciter et le capter, nous avons développé des « balades attentionnées » accompagnées par des scientifiques, des experts et des artistes aidant les participants à observer des indices pré-identifiés, créant ici et là les conditions d’une ouverture distraite, accueillante à l’invisible ; afin qu’ils se montrent ensuite capables d’être attentionné au sens de prendre soin 15. Ces balades raniment un sentiment profond et partagé d’attachement aux lieux, de sollicitude pour les différentes composantes d’un milieu de vie, ce sens commun que partagent les membres d’une même société, qu’ils en soient des acteurs anciens ou bien récents 16. Sur le territoire du Grand Site de Bibracte, il importe de s’appuyer sur les petites « communautés de bon sens » qui y vivent. De fait, en arrière-plan du quotidien, l’expérience accumulée, les savoirs locaux, les valeurs et les croyances intègrent de nouveaux jeux d’acteurs sous les effets des mutations sociétales. Les nombreux conflits d’usage entre professionnels de la forêt, habitants et associations écologistes nécessitent une analyse fine de leurs désaccords pour sortir des oppositions frontales, comme on a commencé à le faire avec l’aide de l’école d’ingénieurs de Nancy. Un travail identique est à engager au sujet des usages de l’eau. Par le recours à des fictions capables de susciter l’invention de nouveaux récits, les imaginaires donnent ou redonnent confiance aux gens et activent leur volonté de prendre soin ensemble de leur milieu de vie. Les imaginaires amènent les gens à découvrir leur potentiel d’engagement, ce qui les rend plus ouverts aux changements et aptes à reconstruire les liens cassés avec les paysages, et à en préfigurer les nouveaux possibles par des liens sociaux sans précédent, qui restent à construire entre les différentes composantes d’une société locale. Pour changer les manières de penser, réussir à réfléchir ensemble et mettre en oeuvre de nouveaux chantiers, l’établissement Bibracte est épaulé par la Maison du patrimoine oral de Bourgogne et par l’association Chemins, issue du groupe formé pendant le confinement. Le parti pris est de travailler « à ciel ouvert » dans les espaces du quotidien : chemins ruraux, forêts, pâturages, cours de fermes, étables, en provoquant sur place des échanges informés par la science et facilités par les arts. Sur la base d’une collecte des questions et des idées de village en village sur les sujets les plus sensibles et en se laissant programmer par les gens, des artistes vont associer les idées, les situations et les acteurs en imaginant des scénarios au sujet de l’eau, de la forêt, de l’habitat ou de la santé. L’objectif est de débusquer ce qui entrave, au plus près de la vie de chacun, en inventant autant d’occasions de faire cause commune 17. Arts visuels, arts vivants, musique, récits, théâtre, littérature notamment science-fiction, les différentes formes d’art et d’expression culturelle jouent un rôle-clé pour révéler et nourrir l’invention collective. Adapté du théâtre des négociations et du laboratoire des arts politiques de Bruno Latour 18, l’objectif est d’importer sur le territoire de Bibracte un modèle apte à donner de l’enthousiasme territorial là où aujourd’hui dominent plutôt la déprime sociale et le désoeuvrement politique. Nous visons à terme la création d’un Parlement du Morvan des Sommets inspiré du Parlement de Loire 19. Issus des outils mis au point dans le cadre du Consortium Où Atterrir créé par Bruno Latour 20, nous faisons le pari que des éléments de méthode peuvent être adaptés à Bibracte pour simuler, à l’échelle micro-locale, ce que pourrait être une diplomatie paysagère centrée sur les enjeux de long terme.

Du local au global et vice versa

Les catégories et initiatives de Bruno Latour entrent étroitement en résonance avec la notion de gouvernance transformative conceptualisée dans les milieux académiques et scientifiques anglophones 21. Comme l’écrit Camille Mazé, « plutôt que de s’adapter… il s’agit de transformer pour créer un système fondamentalement nouveau, lorsque les conditions rendent le système existant intenable » 22. Inspiré par Bruno Latour et en concordance avec les modélisations des cercles experts qui s’attachent à définir des voies propres à relever les défis actuels, le Grand Site a ainsi l’ambition d’animer à Bibracte une maïeutique territoriale destinée à aider les habitants à devenir acteurs de leur histoire en anticipant un futur qu’ils pressentent, qui n’est pas encore là et qu’il faut aider à advenir en composant avec des contraintes et des déterminants encore largement inconnus. Comme l’a formulé Emmanuel Kant en 1803 : « l’intelligence se mesure à la quantité d’incertitude à laquelle un individu est capable de faire face » 23. La démarche paysagère est particulièrement bien adaptée à ce terrain d’exercice et l’établissement Bibracte la porte de manière originale et efficace. Sa culture scientifique est à même de concevoir, négocier et mettre en synergie des démarches interdisciplinaires qui font du Grand Site un lieu attractif pour les chercheurs et innovateurs de nombreuses disciplines. Analysant les courants intellectuels à l’origine de la notion de gouvernance transformative, Camille Mazé relève que celle-ci accorde une place importante à l’expérience territoriale des « petits groupes sociaux qui fleurissent partout dans le monde, comme autant de « semences pour un bon anthropocène » (seeds of a good anthropocene) ». Porté par la pensée vivante de Bruno Latour, le laboratoire territorial du Grand Site de France de Bibracte a l’ambition que la démarche paysagère qu’il met en oeuvre lui vaille d’être reconnu comme une de ces semences. Ce projet qui lui doit tant est dédié à sa mémoire.

Merci, monsieur Latour.

  • 1 Ayant repris le nom de la ville antique, l’EPCC Bibracte gère cet ensemble complexe sur un territoire classé monument historique depuis 1984 (loi de 1913), monument naturel depuis 1990 (loi de 1930), et labellisé Grand Site de France depuis 2007, label renouvelé en 2013 et 2022.

  • 2 Selon la définition du Conseil de l’Europe : « partie de territoire, telle que perçue par la population et dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et humains et de leurs interactions ». Cf aussi Jean-Marc Besse, La Nécessité du paysage, Editions Parenthèses, 2018.

  • 3 Jean-Pierre Renault, Faire Monde Commun, 14e Entretiens de Bibracte, Vents du Morvan n°73, 2019.

  • 4 « Les conduites politiques des deux derniers siècles autour de la seule production et de la seule répartition de ses fruits, se sont aveuglées sur les limites des conditions matérielles de la planète ». « Ni le libéralisme, ni le socialisme n’avaient sérieusement pris en compte leurs conditions d’habitabilité ». Aujourd’hui, cela oblige à réfléchir à « la place et la conception des limites… (qui) contredisent la passion moderne de dépassement continu des barrières. » Bruno Latour, Nikolaj Schultz, Mémo sur la nouvelle classe écologique, Les Empêcheurs de penser en rond, 2022.

  • 5 Les Nouveaux Cahiers de Doléance (NCD) - Spectacles - Débats – Créations partagées - www.fabriquedeterriens.com/la-fabrique-de-terriens/nouveaux-cahiers-de-doléance/

  • 6 Bruno Latour, Où atterrir ? Comment s’orienter en politique ?, La Découverte, 2019.

  • 7 Avec notamment Stéphane Audrand, Nicolas Barral, Anthony Binet, Fazette Bordage, Flore Coppin, Caroline Darroux, Elodie Delhommeau, Benoit Desveaux, Flavien Fuchey, Matei Gheorghiu, Roger Goudiard, Vincent Guichard, Fred Ménard, Sophie Mobillion, Cécile Riffet, Nicolas Simarik, Olivier Thiebaut, Eloise Vial. Une moitié vit sur le territoire, l’autre vient de l’extérieur, permettant ainsi le débat entre les regards d’habitants anciens et récents, agriculteurs, professionnels du tourisme, experts territoriaux et artistes.

  • 8 Bruno Latour, Où suis-je ? Leçons du confinement à l’usage des terrestres, La Découverte, 2021.

  • 9 Roger Goudiard, Vers le Morvan des solutions ? par le Terrestre, par le Paysage, par le Commun, document de travail (sur demande), 2019.

  • 10 Claude Chazelle, Bibracte Mont Beuvray - Gestion du Grand Site et de ses territoires - Définition et gestion de la zone tampon paysagère, Atelier paysagiste Chazelle, 2017

  • 11 Karine Basset, Caroline Darroux, La Singularité territoriale en question. Le récit de territoire pour changer le mode de production de valeurs d’existence en contexte hyper-rural, communication au Colloque international de l’ASRDLF à Lasi en Roumanie, 2019.

  • 12 Roger Goudiard, article Signé PAP n° 54, Collectif Paysages de l’aprèspétrole, 2022. www.paysages-apres-petrole.org/signe-pap-n54-la-redecouverte- dun-tourisme-culturel-et-de-proximite-un-atour-bas-carbone-enrelisant- hassan-zaoual/

  • 13 Cette dimension est parfois appréhendée dans les démarches paysagères par l’expression “esprit des lieux“, témoignant de l’alchimie entre l’immatériel (esprit) et le matériel (lieu).

  • 14 « C’est le paradoxe : d’un côté la cause écologique semble marginale, de l’autre, tout le monde a déjà en fait changé de paradigme… Tout le monde a maintenant compris qu’il faut une action décisive pour contrer la catastrophe, mais que manquent les relais, la motivation, la direction qui permettent d’agir » ; cependant « pour l’instant… les affects ne sont pas alignés au point de créer des automatismes… On manque d’imaginaires capables de nourrir les passions politiques », Bruno Latour, Nikolaj Schultz, Mémo sur la nouvelle classe écologique, Les Empêcheurs de penser en rond, 2022.

  • 15 Jean-Marc Besse, La Nécessité du paysage, Editions Parenthèses, 2018.

  • 16 Panagiotis Christias, Le Sens commun – perspectives pour la compréhension d’une notion complexe, Sociétés, 2005.

  • 17 Nicolas Barral, Association Chemins – Bilan 2021 2022 deux ans d’arpentage et d’action culturelle, rapport interne (sur demande), 2022.

  • 18 Franck Leibovici, Valérie Pihet, Pour une école des arts politiques, Tracé Revue Sciences humaines, 2011.

  • 19 polau.org/

  • 20 ouatterrir.fr/

  • 21 Au premier rang desquels le Centre de la Résilience de Stockholm, référence mondiale en la matière : www.stockholmresilience.org. Cf aussi GIEC, Impacts, adaptation et vulnérabilité – résumé à l’intention des décideurs, Contribution du 2ème groupe de travail du GIEC au rapport du 6ème cycle d’évaluation du changement climatique, 2022. IPBES, Rapport de cadrage pour évaluer les causes profondes de l’érosion de la biodiversité et les déterminants des changements transformateurs – Vision 2050 pour la biodiversité, IPBES, 2021.

  • 22 « Pour atteindre la soutenabilité, il est nécessaire d’entamer des changements systémiques des valeurs et des croyances, des modèles de comportement social et des régimes de gouvernance », Camille Mazé, Le Concept de transformation vers la soutenabilité : de la science à l’(in)action politique, Université de La Rochelle, 2020 – hal.science/tel-03014487

  • 23 Emanuel Kant, Réflexions sur l’éducation, traduction Alexis Philonenko, Les Etudes Philosophiques, Vrin 1990.

Références

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